Les autorités iraniennes ont annoncé le 10 juillet la condamnation à mort de trois jeunes hommes qui avaient participé aux manifestations de novembre dernier contre le pouvoir. Alors que de nombreux internautes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour demander l’annulation du verdict, des ultraconservateurs ont de leur côté partagé une vidéo accusant les jeunes condamnés d’être de violents criminels. Or, les images diffusées par ces groupes proches du gouvernement sont anciennes et n’ont rien à voir avec les trois accusés.
Ajout au 20/07 : Téhéran a annoncé le 19 juillet la suspension de la condamnation à mort des 3 jeunes iraniens, une information confirmée par leur avocat.
En novembre dernier, l’Iran a connu de violentes manifestations dans près de 200 villes. Le mouvement de contestation, né de l’augmentation du prix de l’essence, a été violemment réprimé par les forces de l’ordre, entraînant la mort de près de 1 500 personnes selon l’agence Reuters. La rédaction des Observateurs de France 24 avait alors mené l’enquête sur ces "massacres à huis clos".
Des centaines de manifestants ont également été arrêtés par les forces de l’ordre. Trois d’entre eux, Amirhossein Moradi, 25 ans, Saeed Tamjidi, 27 ans, et Mohammad Rajabi, 27 ans, sont aujourd’hui au cœur de l’actualité. Le 10 juillet, la Cour suprême iranienne a annoncé leur condamnation à la peine capitale pour "participation à du vandalisme, incendie criminel avec l’intention de déclarer la guerre à la République islamique d’Iran".
En réaction à cette sentence, des internautes iraniens se sont mobilisés pour soutenir les trois hommes sur Twitter, alors même que le réseau social est supposé être bloqué en Iran. Depuis le 15 juillet, 8,7 millions de tweets ont été effectués avec le hashtag "Non à l’exécution", "نه به اعدام" en persan.
Mais des partisans des autorités iraniennes ont eux mené une contre-campagne en diffusant notamment une vidéo, le 16 juillet, censée discréditer les jeunes condamnés. Cette vidéo, d’une minute environ, a été relayée par "Afsaran", une plateforme conservatrice réputée proche des Gardiens de la révolution et qui rassemble différents courants extrémistes en Iran.
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