Depuis le 4 mai, l’Arménie a mis fin au confinement. Ce pays de 3 millions d’habitants comptait –à ce moment là- à peine plus de 2000 cas de contamination et 39 décès. Mais aujourd’hui, on assiste à un retournement de situation, auquel la désinformation sur internet ne semble pas étrangère
La courbe des personnes infectées par le Covid-19 a soudainement grimpé début juin en Arménie, où l’on enregistre à présent plus de 18 000 cas déclarés et 307 décès. Ce qui donne un taux de contamination, rapporté à la population, supérieur à des pays comme la France où l’Iran. Le premier ministre Nikol Pachinian a lui-même été contaminé. Le 1er juin il annonçait avoir été testé positif, de même que son épouse et ses quatre enfants. Il se dit aujourd’hui guéri, mais admet que son pays pourrait bien être victime d’une deuxième vague de contamination. Les hôpitaux sont débordés, au point de ne plus être en mesure de traiter tous les malades, et d’être contraints de sélectionner ceux qui ont le plus de chance de s’en sortir, faute de capacité d’accueil en soins intensifs. Et pourtant, le rétablissement du confinement n’est pas à l’ordre du jour. Pour une raison simple : le premier ministre estime que les Arméniens n’en respecteraient pas les règles.
D’où vient ce constat d’impuissance ? Est-ce lié à un problème d’information du public ?
Si le premier Nikol Pachynian reconnait que son gouvernement a échoué à faire respecter le confinement, il affirme aussi :« avoir trop compté sur le sens des responsabilités des citoyens arméniens ». Il en est aujourd’hui réduit à implorer ses administrés sur Facebook, de porter le masque pour se protéger et protéger les autres. Il apparait en fait que l’ampleur de la désinformation sur les réseaux sociaux a eu un impact catastrophique sur la réaction des populations face aux virus. Comme partout ailleurs, les arméniens ont vu circuler les infox sur les faux remèdes mais aussi et surtout les théories conspirationnistes, niant l’existence même du virus, l’attribuant à un complot impliquant les plus hautes sphères de l’État, la 5 G et Bill Gates, dans le but d’imposer un futur vaccin, ou bien des tests qui seraient en fait des vecteurs de propagation du virus, et d’autres assertions totalement fantaisistes.
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