Les autorités sanitaires sénégalaises ont démenti vendredi des informations de presse faisant état de trois décès dus au vaccin anti-Covid d'AstraZeneca, alors que la campagne de vaccination pâtit du scepticisme d'une bonne partie de la population.
Trois décès de personnes ayant été vaccinées contre le Covid-19 ont bien été notifiés au ministère de la Santé "il y a quelques semaines", mais "sans lien établi avec le vaccin", a dit à l'AFP le coordinateur national de la campagne de vaccination, Ousseynou Badiane. "Il n'y a pas encore de relation de cause à effet. Ce sont les experts qui le diront", a ajouté le Dr. Badiane, après qu'un quotidien local, L'Observateur, a affirmé vendredi que les vaccins avaient fait "trois morts" et causé "53 cas d'hospitalisation, dont neuf graves" au Sénégal.
M. Badiane a ajouté qu'il ne "pense pas" que cette information, "déjà ancienne et déjà relayée dans la presse", nuira à la campagne de vaccination. L'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, l'un des deux disponibles au Sénégal avec celui du laboratoire chinois Sinopharm, est remise en question à travers le monde après l'apparition d'effets secondaires rares mais potentiellement graves. "Depuis le début de la vaccination, il n'y a eu aucun décès à cause d'un vaccin, que ce soit Sinopharm ou AstraZeneca", a affirmé à la radio le porte-parole du ministère de la Santé et directeur national de la prévention, Mamadou Ndiaye.
Depuis la fin février, près de 380.000 personnes ont été vaccinées au Sénégal, pour une population d'environ 17 millions. Le pays d'Afrique de l'Ouest a déclaré près de 40.000 cas et 1.087 décès. Mais alors que la vaccination est gratuite, rapide et ouverte à tous, les Sénégalais ne se bousculent pas dans les centres où se sont rendus les journalistes de l'AFP. Aux doutes nourris depuis le début par nombre d'entre eux quant à la gravité de la maladie et au scepticisme répandu vis-à-vis de la vaccination s'est agglomérée la crainte des effets secondaires du vaccin d'AstraZeneca. Les informations telles que rapportées par les médias locaux "peuvent nuire au processus de vaccination, car ceci amplifie les rumeurs", a dit à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé, Mamadou Ndiaye.
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